Une des rares figures féminines peintes sur les murs de la Maison d'Eos (δόμος Ἕως) à Ortygiè (Ορτυγίη) représente une ménade (μαινάς), adepte de Dionysos (Διώνυσος). Elle tient un thyrse (θύρσος), long bâton enveloppé de lierre et muni d'une pomme de pin. Dans l'autre main, elle porte une panthère qu'elle a certainement capturée, montrant ainsi la force surhumaine provoquée par une furie extatique. Le bandeau qui orne sa tête semble se transformer en serpent menaçant.
Placée à l'extrémité du couloir d'entrée de la maison, cette figure semble être une mise en garde pour les invités : Les plaisirs offerts par Dionysos sont dangereux car ils entraînent perte de contrôle de soi et hallucinations. Sachant qu'en Grèce antique les banquets étaient généralement réservés aux hommes, la ménade pourrait très bien finalement représenter un des invités, laissant sa féminité gagner le dessus, sous l'effet de l'alcool. Cette féminisation n'est-elle pas favorisée par Dionysos, dieu des femmes avant tout ? Il suffit de penser au mythe de Penthée (Πενθεύς), roi de Thèbes (Θῆϐαι) qui se vêtit d'habits féminins pour mieux espionner les Ménades (Μαινάδες).
La maison d'Eos comporte de nombreuses fresques sous forme de médaillon. Elles s'inspirent en effet de motifs peints sur les fonds circulaires de vases anciens. Ainsi l'original de cet oeuvre se trouve sur un kylix (κύλιξ) datant du début du 5ème siècle av. J.-C., retouvé à Vulci (Etrurie - Italie) et concervé au Staatliche Antikensammlungen de Munich (Allemagne).
attribuée au Peintre de Brygos
Vers 490 - 480 av. J.-C.
Staatiche Antikensammlungen de Munich - Allemagne
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