Achille (Ἀχιλλεύς) y est représenté, occupé à soigner Patrocle (Πάτροκλος), suite à une blessure par flèche. Scène vraiment émouvante, évoquant l'attention des deux amants l'un pour l'autre.
On peux distinguer les sexes des deux hommes, celui de Patrocle dépassant de sa tunique relevée, alors que celui d'Achille se devine au travers d'un tissus transparent.
Contrairement à ce que le cinéma a pu nous montrer, dans les péplums des années 50 et 60 particulièrement, il s'avère que les anciens Grec ne connaissaient pas les sous-vêtements et n'en voyaient d'ailleurs pas l'utilité.
Conformément à une tradition, Achille est plus jeune que Patrocle. Il est en effet imberbe contrairement à son compagnon. Les conventions de l'époque sont ainsi respectées : selon les règles de la pédérastie antique, l'aimé ou éromène (ἐρώμενος) était un jeune garçon encore dans l'adolescence, tandis que son amant ou éraste (ἐραστής) devait être un homme adulte. La relation devait prendre fin, dès que la barbe faisait son apparition sur le menton du plus jeune. Cet usage, difficile à comprendre et à accepter pour nos mentalités contemporaines, avait avant tout un rôle initiatique et éducatif.
Mais dans le cas présent, on constate que Patrocle porte une barbe très courte, ce qui pourrait signifier qu'elle est très récente. Ne serait-il devenu adulte que depuis peu ? Quand à Achille, qui ne nous dit pas qu'il se rase secrètement le menton ? Ce ne serait d'ailleurs pas sa première tricherie : ne s'est-il pas autrefois déguisé en femme pour échapper à la guerre de Troie (Τροία)? Ainsi les deux amants pouvait-il avoir pratiquement le même âge, ce qui était mal considéré à l'époque.
Cette peinture pourrait donc bien être la figuration discrète d'une réalité sociale difficilement acceptée dans nombre de cités grecques : l'amour entre hommes adultes ou entre adolescents du même âge. On peut effectivement supposer que bien des relations amoureuses devaient naître au sein des palestres et qu'elles pouvaient se poursuivre avec la maturité.
L'homesexualité masculine était-elle autorisée dans la Grèce antique ?
(Pierre-Luc Landry)
http://www.cvm.qc.ca
photo suivante :
Kylix d'Akhilleus et Patroklos
au Altes Museum de Berlin (Allemagne)
https://commons.wikimedia.org
© Sailko
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Kylix d'Akhilleus et Patroklos
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